mardi 19 janvier 2010

Christophe Cuzin

Le cours de vendredi derniers fut l'occasion d'effectuer une synthèse de la séance précédente où nous avons reçu Christophe Cuzin ,"artiste peintre en bâtiment" comme il dit.

Le travail de ce curieux/ sympathique personnage au costard noir et aux cheveux gras s'articule autour de l'interaction entre la couleur monochrome et l'espace utilisé comme support . En effet , cet artiste ne peint pas sur des toiles mais directement sur les murs du lieu d'exposition. Dès lors ,on pourrai penser que rien ne le différencie d'un peintre en bâtiment ,mais ce serais là une erreur. Le statut (ou la nature) d'oeuvre d'art est déterminé par les quelques centimètres (un nombre très précis que j'ai oublié) de bord blanc qui encadre le monochrome ; en faisant varier la largeur du cadre (plus fin, plus gros, souligné d'une périphérie de scotch, etc.) Une série d'oeuvres suivra ce même principe. C'est ce contour qui "dessine la couleur". Mais la couleur utilisé joue également un rôle primordiale dans l'espace: dans d'autres oeuvres que l'artiste nous a présenté, la couleur envahie une grande partie de la pièce, parfois du sole au plafond et redéfinit l'espace en bouchant les ouvertures (portes, fenêtres) ou en les décalant de quelques centimètres. Le peintre poursuivra son oeuvre jusque dans le paysage urbain. La couleur intervient alors comme révélatrice d'architecture, l'artiste ne peignant pas le modèle, mais SUR le modèle.
Sa picturalité se rapprocherait de l'abstrait, de l'expressionnisme américain qu'un critique de l'époque nomma "Action painting" dans l'idée de dialogue entre le peintre et le support. Couzin ne sait jamais ce qu'il va peindre à l'avance car c'est la structure du lieu ,et donc le support, qui déterminera celle de l'oeuvre.

Le mur est un élément primordiale dans le travail de C.Couzin. En effet l'initiative de peindre sur des murs viendrait d'un constat de l'évolution de la façon de photographier les oeuvres d'une exposition. Les photographies publiées dans la presse culturel et artistique ne représentent plus seulement l'oeuvre seul, mais montre également le mur, l'espace qui l'entoure. L'espace d'exposition prend il alors autant d'importance que l'oeuvre? Peut il en faire partie? Peut être bien; C.Couzin est bien intervenue sur les mur d'exposition d'oeuvre de Picasso, ces lignes monochrome côtoyant et dialoguant avec les chef d'oeuvres du peintre cubiste.

Son oeuvre semble dans une certaine mesure, empreinte de son parcours professionnel aussi atypique qu'éclectique .Un C.A.P. mécanicien moteur en poche, Il semblait davantage prédestiné à reprendre la boutique du paternel garagiste mais s'interresse à la peinture et au dessin et suit les cours des beaux arts de Bensanscon ,"parceque c'était la seule école où il n'y avait pas de concours d'entrés(!)" ,dont il n'obtient finalement pas le diplôme et échoue dans notre chère université paris 8 dont il dit en riant qu'il n'y a rien appris (c'est rassurant...). Il y fait tout de même des rencontres importantes puisqu'il fondera avec d'autres étudiants le premier espace culturel alternatif "l'usine de palichaos". Il évolura beaucoup dans les milieux associatifs (création d'une galerie dans son village), organisera des expositions puis exercera une pallette de métiers représentatif de ce que l'on peut faire de ses études d'art : décors de théâtre, chantier de bâtiment, cours de dessin pour les enfants, puis professeur pour divers écoles des beaux arts....

Si cette éparpillement professionnel et son humour décalé nous donne l'impression qu'il évolue en dehors du système et du marché de l'art, Christophe Couzin est ,contrairement aux apparences, bien intégré au milieu même s'il n'a vendu que très peut d'oeuvres à des paticuliers. Il semble très productif et est à l'origine de centaines d'expositions ..


Rosane

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