vendredi 22 janvier 2010

Art nouveau revival



Pour mon dernier travail de « critique » je vais revenir sur l’exposition « Art nouveau revival » actuellement présent au musée d’Orsay.

« Art nouveau revival » comme son nom l’indique propose de retracer les différents avatars du mouvement aux « femmes-fleurs de 1900 » qui ont parcouru et marqué à leur façon le XXème siècle. En tête de liste on retrouve bien sûr la réutilisation psychédélique de l’art nouille, l’écriture végétale qui ne pouvait qu’ensorceler les partisans du « flower power » des années 60-70.


Comment résister à cette exposition qui propose de confronter les magnifiques pochettes de disque d’Herbert Léonard aux affiches de Mucha. « Pour être sincère » comme l’indique notre Herbert national dans l’une de ses chansons, on se rend vite compte que la réutilisation de l’art nouveau ou du moins sa profonde influence quant aux créations exubérantes des Sixties, n’a pas forcément été une bonne chose.
Ces magnifiques lignes torsadés, cette écriture végétale pleine de grâce née de l'observation de la nature se retrouve gonflée aux produits illicites -ce qui rappelons le n’est pas toujours du meilleur effet- tombant souvent dans le kitsh et le fluo jusqu’à l’écœurement, force est de constater qu’Audrey Beardsley et Alfons Mucha n’ont pas été effacé par le génie de ces années hippies.

Par ailleurs si on s’intéresse un peu plus au sujet, on peut lire ici et là que l’Art nouveau après avoir connu ses années fastes au tournant du XXème siècle a été rejeté pendant de longues décennies, et il fallut attendre les années 60 et l’arrivée du LSD ou du moins de ces férus admirateurs pour réhabiliter ce mouvement.
Il ne faut donc certainement pas s’étonner si les œuvres clés, sources de la plastique psychédélique se trouvent souvent d’un aspect plus gracieux ou d’une esthétique plus universelle.
Malgré ma mauvaise foi je dois avouer je ne me suis pas réellement penché sur tout ce que pouvait proposer l’exposition, notamment l’influence majeure que l’art nouveau avait pu apporter au design et autre mobilier de nos sociétés modernes. « L’imaginaire organique des artistes Art Nouveau contamine le design. D’autant plus que les matériaux nouveaux – polyester, fibre de verre, polyuréthane, jersey stretch – permettent aux créateurs contemporains de réaliser des formes d’une fluidité et d’une continuité rythmique accrues. »
Voilà qui est fait.


Subjugué par l’œuvre plastique de Leonard ( cf Herbert) je suis donc resté hermétique à toutes autres formes artistiques que celle de l’affiche. Sans surprises je retiendrais essentiellement les affiches de Mucha, l’art dans la rue « l’Art nouveau pour le peuple ». Seul deux de ses affiches étaient présentes, deux œuvres qui symbolisent à elles seules la science plastique, le génie graphiste que peut incarner l’artiste Tchèque. On oublie très vite que l’affiche est au service de « la réclame », elle transcende son objectif premier et se hisse en œuvre à part entière. « Job » illustre le savoir faire de Mucha et déploie ce langage ornemental propre à l’artiste qui joue toujours au profit des figures, le motif rythmé de façon linéaire inonde l’œil et le noie dans sa profusion désinhibé pour faire apparaitre cette nymphe désintéressé qui se plait à nous vendre son produit.
Ainsi c’est pour une pub vantant le papier à cigarette Job qu’il créa cette créature de rêve, enroulée par ses boucles serpentines elle offre une sublime représentation de ce que peut être la dialectique entre volume, espace, figure et ornement.
Pour conclure, si il ya bien une valeur universelle qui peut lier l’art du « Flower power » et l’art nouille c’est surement cette utopie d’une œuvre d’art totale qui efface et anéantit toutes les frontières entre vie et art.

Mutt.

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