vendredi 28 mai 2010

Yoko Fukushima, une réaction à froid !

Je désirais intervenir à propos de la venue de cette artiste japonaise lors d'un cours en mars. Cet article sera bref, il me parlera pas vraiment du travail de l'artiste, mais bien du petit débat naissant autour de sa pratique et de ses intentions réelles ou non.

Etant moi-même une femme qui ne se veut ni politisée, ni féministe, ni même foncièrement féminine ou féminisée j'ai rapidement adopté un point de vue qui me semble divergeant des autres étudiant(e)s ayant au moins réagit lors de sa venue, puis la semaine suivante.

Je n'ai pas noté de féminisme volontaire ou involontaire dans le travail de Yoko. La seule impression qu'elle a réussi à me communiquer est son entière honnêteté et simplicité, chose qui me semble plutôt rare dans le monde de l'art et des artistes. Le fait qu'elle utilise des matériaux ou des procédés typiquement féminins (mais ne sont féminins que parce qu'ils sont automatiquement associés à des travaux de ménagère) semble surtout concerner sa sensibilité de plasticienne et son expérience. Je parle de son expérience car j'estime qu'il faut remettre tout ça dans son contexte.
Certes, Yoko vit en France depuis plusieurs années, mais ça n'est pas un prétexte (ni même une possibilité) pour avoir oublié son éducation : l'éducation des fillettes et des jeunes filles au japon est stricte et l'égalité des sexes n'est pas la même qu'en France (si toute fois on peut parler ici d'égalité).
J'ai consulté un site retraçant l'éducation des filles au japon dans l'histoire du pays :

http://www.penelopes.org/archives/pages/beijing/textes/japon8.htm

En voici une extraction listée par mes soins :

- (Les) fillettes japonaises en uniforme et aux accessoires de couleurs « féminines » obligatoires[...]

- l’inégalité s’impose aux filles sous la forme des traditionnels registres d’appel : le leur est séparé de celui des garçons et toujours appelé en dernier, ordre respecté pour les résultats d’examens et remises de diplômes

- Les conseils d’élèves sont invariablement présidés par des garçons, et les filles qui voudraient prétendre à de tels postes sont découragées ou traitées de « masculines ».

- Dans les tournois les plus importants, la présence des filles sur la pelouse – tout comme sur le ring des sumo – est strictement interdite, car un pied féminin sur le terrain pourrait porter malheur.

- Beaucoup de familles discriminent leurs propres filles en leur offrant moins de soutien émotionnel et financier qu’aux garçons.

Bref, autant de citations qui ne font que renforcer mon jugement sur le vécu d'une japonaise lambda. Internet ne m'est pas la seule aide pour comprendre la place de la fille et donc de la femme au Japon : j'ai eu au moins un témoignage concordant provenant de jeunes femmes occidentales parties en long voyage dans ce pays.

Bref, j'en reviens donc au travail de Yoko qui donc, dans la technique pure, semble se servir de ses acquis dans son pays natal (l'article ne le dit pas mais à l'école, les jeunes filles japonaises apprennent également les travaux ménagers). Cependant, je n'y ai pas ressenti "d'accusation" sociale ou politique vis à vis de l'éducation japonaise. Yoko est une femme c'est en soi normal que son travail tourne autour du corps [féminin] (même si pas automatique de manière générale chez les artistes femmes). Je pense que son travail est avant tout le travail d'une femme qui se sent femme, avec ses tracas de femme et non pas le travail d'une japonaise avec ses tracas de femme japonaise.

Je ne saurais pas trop comment qualifier l'étrange impression que j'ai quand des observateurs essayent de communiquer des impressions purement subjectives à travers le travail ou les actions d'autrui. Je dirais que c'est à mi-chemin entre ce qu'on appelle "l'animisme" et "l'humanisme", en faire un mot valise serait une solution, dans un sens péjoratif bien entendu. Je suis d'avis que le travail d'un chercheur (même apprenti comme l'est un étudiant en licence) se doit de penser aux choses en toute objectivité et sans à prioris.


Yondas 228455

lundi 24 mai 2010

Will Cotton

Will Cotton
29 avril-12 juin 2010
Paris 3e. Galerie Daniel Templon



D'un simple couvercle de boîte de friandises, Will Cotton parvient à faire un tableau monumental, qui traite de la mythologie d'une manière distanciée, comme un péplum en cinemascope un peu viré, passé, pastellisé.
Le peintre hyperréaliste américain Will Cotton invente des èves angéliques, délicatement posées sur des nuages de Chantilly, des fondants sirupeux enrichis de crème fouettée, de meringue, de guimauve, des bonbons acidulés et de la barbe à papa...

Avec d'autres, Will Cotton brise les tabous, met en cause la hiérarchie des valeurs établies du bellement artistique et n'hésite pas à prendre la posture de l'admirateur de peintres pompiers tels que Bouguereau lui-même. En même temps, il limite son corpus à celui des peintres de pin-ups — dont le plus digne représentant reste sans doute Alberto Vargas —, à base de corps féminins chastement dénudés, sans que jamais le moindre poil ne dépasse.

Will Cotton peint ce qu'il aime, les femmes et le sucre, en supposant peut-être que tout le monde aimera ça: les commissaires, les galeristes, un vaste public et, bien entendu, les collectionneurs — il faut dire que le peintre a la cote. En plein trip de régression infantile, il sublime, mais la répétition risque de susciter l'écœurement, l'indigestion, le rejet — et la désexualisation.


Mis à part Rose (2009), un visage de jeune fille se détachant de son fond noir, un format modeste en même temps qu'une œuvre hors sujet, par son contenu et sa composition, les toiles sont toutes peintes de la même façon, ultra lisse. Ouvertement inspirées de représentations narratives du passé, elles sont conçues comme des collages immatériels: d'un côté, une photo de nature morte pour la déco, de l'autre, une capture d'écran avec un ou deux accortes escortes pour camper les personnages et, pour couronner le tout, une simulation Photoshop. Ces toiles de cieux non étoilés ont dû exiger plusieurs mois de travail chacune, tant l'exécution est fine.

La nymphette de Fairy Floss (2010) est une mignardise qui représente une jeune dame à la licorne droit sortie de l'épaisse écume d'un capuccino. Elle porte sagement une culotte rose. Son serre-tête est orné d'un cornet de glace italienne à la vanille.

Ice Cream (2009), une composition qu'on dirait conçue comme une affiche publicitaire à la gloire de Ben & Jerry's, n'a rien d'une formule picturale inédite, mais tout d'une nouvelle recette de crème glacée. La cerise sur le gâteau est une Lolita qui prend son bain tranquillement, chez elle, non en boîte de nuit dans une de ces soirées «mousse» autrefois à la mode. Elle est songeuse, penseuse et démêle probablement le vrai du faux, en même temps qu'une fine mèche de cheveux.

Apennine (2010) fait penser au tableau d'Alexandre Cabanel, La Naissance de Vénus (1863), qui se trouve de nos jours au musée d'Orsay. La description de cette œuvre par Théophile Gautier peut encore s'appliquer à la scène peinte par Will Cotton: «Son corps divin semble pétri avec l'écume neigeuse des vagues. Les pointes des seins, la bouche et les joues sont teintées d'une imperceptible nuance rose».
Celle, un peu plus critique, d'Émile Zola, également: «La déesse noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os — ce serait indécent — mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose». La vénus en fourrure laiteuse jette un regard en coin, lève machinalement un bras, alanguie, épuisée ou prête à recommencer.

Consuming Folly (2010) est la toile la plus spectaculaire de la série et aussi, certainement, la plus ambiguë. Les deux demoiselles viennent, dirait-on, de consommer, vu leur vue embuée, leur moue dégoûtée. Leur ciel est à l'échelle d'une bonbonnière ou d'une chambre à coucher. Elles sont assises, côte à côte, sur un grand lit molletonné, recouvert de couettes églantine et regardent dans la même direction.


Will Cotton, d'un simple couvercle de boîte de friandises, parvient à faire un tableau monumental, qui traite de la mythologie d'une manière distanciée, comme un péplum en cinemascope au technicolor un peu viré, passé, pastellisé.



LEE Danbee
248264

samedi 22 mai 2010

Enlèves ta culotte et je te dirais qui tu es!


C'est ce que l'on peut se dire après avoir visité certaines galeries ou expositions de nos jours.
Dernièrement je suis retournée voir l'exposition "elle@centrepompidou" et je n'arrive pas à comprendre que certaines réalisations présentées soient considérées comme des "œuvres d'art"... En quoi un vagin géant en feutre est-il artistique? Ou encore quel est le message derrière la présentation sous verre et sur coton "une semaine des sangs menstruels" de l'artiste...
Après ça je me suis baladée dans le marais (tout autour du centre Pompidou) et me suis plusieurs fois retrouvée nez à nez avec des phallus géants, fluorescents, ou autres vagins...

Aujourd'hui, et comme depuis bien longtemps déjà, le sexe fait vendre.
Les premiers à avoir utilisé ce médium pour vendre un produit (sans rapport avec le sujet) futren l'entreprise Pirelli au début du 19e siècle! La marque fit poser des pin'up en tenues légères pour vendre... DES PNEUS!
Ensuite Stanley Kubrick dans son film "Eyes wide shut" (sorti en 1999) nous a bien fait comprendre l'omniprésence du sexe dans notre société contemporaine. Quoi que nous fassions, que nous pensions, que nous regardions est en rapport direct avec notre sexualité!

Mais n'est ce pas un peu facile?
Pendant des siècles les peintres ou sculpteurs ont représenté des nus, mais jamais avec une telle obscénité! L'art contemporain est en renouveau de l'art, certes mais en quoi est-ce vraiment différent de ce qu'a déjà fait Gustave Courbet par exemple?

[CLR]

vendredi 21 mai 2010

Silvia Bachli




Une courte exposition de Silvia Bachli à la galerie Nelson-Freeman. Au premier abord, un travail du dessin abstrait très minimialiste, une facture simple, une oeuvre qui s'articule autours de motifs récurrents comme la ligne droite, le cercle. L'artiste exploite la fluidité du dessin et son aspect immédiat, spontané pour travailler d'une part autour du mouvement du corps ("Silvia Bachli s'installe au sol au milieu de la feuille et trace au pinceau de longs traits sans pause ni reprise. C'est son corps qui est engagé ici; sa résistance, ses limites conditionnent le résultat. Il appartient ensuite au regardeur de reconstruire le mouvement.")et d'autre part à partir du ressentit.



Si ces fragments de formes semblent s'apparenter à l'abstraction, elles sont davantage une traduction graphique, de l'indicibles, de ces mots que l'on a sur le bout de la langue mais qui ne nous viennent que sous formes de phonème ou par brides se sensations . Une difficulté, voir une impossibilité de communiquer exprimé ici par le dialogue de frôlements graphiques informes avec le silence du blanc de la page. L'installations des oeuvres savamment orchestré dans l'espace de la galerie semble rythmer les murs de ces lignes improbables donnant une véritable musicalité à l'ensemble, avec ses pauses, ses hordes et ses échos.

Alors bien évidemment on se dit qu'on a déja fait soi même des choses similaires mais c'est précisément ce qui est interessant: voir comment des artistes avec des moyens simples(en apparences) élaborent une oeuvre cohérente et justifié et néanmoins créative avec des lectures à plusieurs niveaux, une oeuvre forte qui impressionne pour son expressivité précise, directe.


Galerie Nelson - 59 rue Quincampoix 75004

exposition jusqu'au 22 mai




Rosane 249901

Licence 3







jeudi 20 mai 2010


L'illustration est par définition la représentation imagée de quelque chose (texte, musique, idée … ). comme le montre sa racine latine, « illustrare » , cette représentation a pour but premier « d'éclairer » , de clarifier un point. En approfondissant la notion, on s'aperçoit qu'il est simple de l'élargir à une grande partie de l'art visuel (dessin, peinture, photographie … ) puisqu'il montre une des nombreuses visions d'un sujet.

On peut assimiler l'illustration à la représentation graphique d'un texte (au sens large du terme), d'un message à faire passer. Ainsi on peut faire remonter l'illustration très loin dans le temps, voir même au début de la civilisation. L'illustration a donc subi une évolution autant dans ses techniques, que dans son but ou son mode de diffusion.

Ces différentes évolutions et son attachement à un « texte » lui ont valu une dépréciation de la critique, ainsi qu'un statut de « non art ». Malgré ce statut, l'illustration ne peut-elle pas être considérée comme un art à part entière?

D'après la définition de l'illustration , au sens large du terme, comme étant « la représentation de quelque chose », l'illustration ne serait rien de plus qu'une image décrivant soit une scène de la vie courante, une idée, un mode de pensée … De ce point de vue, on peut augurer que l'illustration commence à la Préhistoire. En effet, les peintures rupestres (sur des rochers) et les peinture pariétales (sur les parois de grottes) de l'Homme de Cro-Magnon, dont les plus anciennes peuvent avoir plus de 40 000 ans, représentent le vie de nos ancêtres (chasse, cueillette …). le langage n'ayant pas encore été élaboré (du moins pas un langage évolué) ces dessins représentent le moyen de communication de ces Hommes. Leur moyen de laisser une trace de leur passage sur cette Terre. Le dessin ici ne s'appuie pas sur un texte, mais sur ce qui précède le texte et le discours : la pensée.

De ce même point de vue, on peut inclure dans l'illustration tout ce qui est icône religieuse, représentant un Saint, un Dieu … ces icônes ont pour rôle de faire comprendre à tous, à une époque où le taux d'alphabétisation était très faible, l'histoire de la religion. Elles ont donc un rôle narratif, puisque cette dernière est le reflet imagé d'un « texte ». Par la suite du dossier, je considérerai donc que l'illustration commence avec l'art rupestre et pariétal.

La deuxième définition, plus restreinte et plus populaire de nos jours, et que l'on retrouve dans la plupart des dictionnaires : l'illustration est « l'ornement imagé d'un texte ». Ce texte peut être écrit (roman … ), ou oral (discours, chanson … ). Selon cette définition, on retrouve dans l'illustration, l'ornementation d'un texte par excellence qu'est l'enluminure. L'enluminure est rendue populaire au Moyen Age, mais a commencé dès l'époque Grecque et l'époque Romaine. Ce type d'illustration est la décoration d'un page de manuscrit, d'un livre, d'un texte. Le terme « illuminare » du latin a comme traduction « éclairer », la même que « illustrare », ce qui permet d'affirmer que l'enluminure remplit les mêmes fonctions que l'illustration et en est une des formes premières.

Avec le temps, le texte en vient à être secondaire par rapport au dessin. C'est le cas de la Bande Dessinée ou de certains livres dits « d'illustration » (comme Favole, Victoria Frances). Dans ces livres, le dessin prime sur le texte, c'est lui qui fait l'histoire. A tel point que Tan Shaun écrit une BD sans texte, là où vont nos pères, où seule les images parlent, pas un seul mot n'apparait. Dans les BD plus traditionnelles, le texte ne sert qu'à guider et aider à la compréhension.

Un autre exemple où l'on peut voir que le texte a une importance moindre par rapport au dessin : la caricature. On découvre ce type de dessin dans l'antiquité gréco-romaine où elle joue un rôle d'antithèse par rapport aux critères de beauté de l'époque. On retrouve donc l'idée de caricature chez le Grec Pauson et sur certains graffiti faits sur les murs de Pompéi. Dans la caricature, l'illustrateur dévoile son opinion, sa pensée du moment … sur une personne ou un événement. Il « illustre » sa pensée.

Aujourd'hui l'illustration a plusieurs utilisations diverses et variées. En effet, en plus des fonctions qu'elle remplissait auparavant, d'autres se sont ajoutées au fil des ans.

On la retrouve dans l'imagerie pour enfants – les illustrations des fables de La Fontaine – et dans les méthodes modernes de la pédagogie, notamment en école primaire – maternelle et élémentaire. À cet âge, les jeunes enfants ne connaissent pas correctement le langage écrit et parlé. Ils se réfèrent donc à des images d'objets qu'ils ont déjà vus. Ainsi l'instituteur leur fait mettre un nom et une orthographe sur une image, ou encore leur apprend à compter avec des images d'animaux ou d'objets. C'est pour cette même raison que les livres pour enfants sont souvent illustrés, pour servir d'objet pédagogique tout en écoutant une histoire. De même l'illustration sert à catalyser l'imaginaire des enfants, à partir d'une image, ils cherchent souvent à inventer d'eux même la suite de l'histoire. La littérature étant le support de base de l'illustration, celle-ci y est encore très présente, notamment pour la couverture ou par petits dessins entre deux paragraphes.

L'illustration se retrouve aussi à arpenter le domaine publicitaire. Si il y a une chose que tout le monde peut comprendre, quelque soit le niveau d'étude ou la langue : c'est l'image. Pour cette raison elle devient l'un des support de base de la publicité. L'image étant plus attractive et plus facilement abordable qu'un texte, l'affiche va chercher à mettre le plus d'informations en utilisant le moins de phrases possible. C'est l'image qui attire l'œil et le texte qui renseigne par la suite. Pour cette raison, toute l'imagerie va être étudiée, ainsi que les couleurs. Cette démarche a pour but d'attirer le consommateur plus vers un produit que vers un autre. Ce procédé se retrouve sur les affiches mais également sur des produits tels que les livres ou CD, où le consommateur ne peut se référer qu'au visuel avant d'acheter ( sans prendre en compte les appareils en magasin qui permettent d'écouter avant l'achat).

De nos jours l'illustration gagne en liberté et en autonomie. Elle prend son essor notamment grâce au « livre d'illustration », aux « fan art » et aux « artbook ». Pour le livre d'illustration l'image deviens plus importante que le texte. Un grand nombre d'artiste, tel que Victoria Frances ou Luis Royo se sont lancés dans cette voie, prenant le principe de la BD sans mettre pour autant de cases, oubliant les bulles et mettant un texte juste pour justifier leur assemblage d'illustrations. Tan Shaun va même plus loin encore, il écrit une BD sans texte, là où vont nos pères, où seule les images parlent, pas un seul mot n'apparait.

Le fan art et l'artbook sont quant à eux, soit des préparations ou des hommages dessiner. L'artbook est une sorte de « coup de pub » pour vendre le produit fini (jeux vidéo, film de science fiction …). Il rassemble les différentes illustrations manuelles qui ont servi de bases de réflexion aux développeurs et qui n'en reste pas moins abouti.

Au final, comme tout art aujourd'hui, l'illustration acquiers un rôle commercial. La seule différence étant que ce n'est pas elle qu'elle vend, mais un produit. Certains chercheurs montrent même que l'illustration serais un carrefour entre les différents médiums artistiques. Partageant des similarité avec chacun des arts tel que le cinéma (mise en scène), la peinture (représentation), décoration ou le stylisme (couleurs et matière) … si chacun de ces médiums sont considérés comme des arts, l'illustration qui rassemble un grand nombre de leurs caractéristiques respective peut elle aussi être considérée comme tel.


William SMETS

mercredi 19 mai 2010

Elles @ Centre Pompidou: non merci...

J’étais intriguée par l’initiative du Centre Pompidou, cette exposition « Elles ». Mais j’ai immédiatement eu un petit sentiment de méfiance, à cause du rapport entre le titre de l’exposition et celui d’un magazine féminin, qui selon moi véhicule des clichés ridicules sur les femmes. Le rapport est tellement évident qu’on se demande si le magazine est sponsor de l‘évènement… Je me dis que ce n’est pas un choix de nom malin pour cette expo, si le but est de rendre hommage aux femmes de l’art de manière intelligente, mais en m’y rendant je comprends que c’est une décision plutôt logique: autant mon côté féministe se sent insulté quand il tombe sur un article de ce magazine, autant il s’est vraiment senti mal à l’aise en visitant cette exposition. J’ai vraiment essayé de ne pas me prendre la tête, et d’approuver l’initiative en faveur des femmes, mais j‘ai pas réussi…
On nous montre ici les œuvres de la collection permanente du musée, mais on choisi de les présenter sous un jour particulier: on ne garde que les « artistes femmes ». A quand une exposition d’artistes exclusivement gays, ou Noirs? Pourquoi serait-il pertinent de rapprocher toutes ces artistes dans la même expo, quel est le rapport entre ces personnes excepté leur sexe? Est-ce que ça devrait être une fierté d’être exposée parce qu’on est née avec ce sexe et pas l’autre, et mis en avant dans une expo dont c’est le thème? J’ai toujours douté de l’efficacité de la discrimination positive. Le travail de ces personnes doit être exposé parce que ce sont des œuvres d’artistes, pas parce que ce sont des œuvres de femmes.
Pour combattre le « machisme » dans l’art, il faut se battre pour qu’on porte autant d’attention aux artistes de sexe féminin qu’à ceux de sexe masculin. Ainsi il y aura naturellement presque autant de femmes que d’hommes représentés dans les musées, ou presque autant d’hommes que de femmes, peut importe que le quota soit de 50-50. Pour moi cette tentative est hypocrite, et ne garanti absolument pas qu’une fois « Elles » terminée, le Centre Pompidou ou n’importe quelle autre institution se battra pour que l’Art soit un domaine où les femmes sont autant considérées que les hommes, ont autant de visibilité. C’est un peu comme cette ridicule « journée de la femme », pour se déculpabiliser du restant de l’année.
Cette exposition a donc eu pour moi l’effet exactement contraire à celui voulu par la Commissaire de l’évènement. Je suis bien sûr tout à fait d’accord, on doit donner de la visibilité à ces artistes, elles méritent d’être reconnues pour leurs travaux et le public s‘enrichira de les découvrir, mais j’ai ressenti cette ghettoïsation comme de la condescendance. Un évènement qui se veut plein de bon sentiment, mais ne parle pas d’égalité. Je le ressens comme un geste désespéré. Elles ne peuvent vraiment pas être considérées comme des artistes à part entière, on doit leur organiser leur propre évènement, en dehors des autres expositions? C’est triste parce que l’idéal (le mien et celui de la commissaire de cette exposition, je crois) serait que la visibilité que ces artistes méritent soit naturellement présente en musée. Pas mise à part. Comme je pense que le féminisme est une question qui devrait être prise en compte par tous dans la société, ces œuvres doivent être montrées dans des expositions qui ne portent pas cette thématique.
J’ai trouvé beaucoup d’œuvres passionnantes dans cette exposition, mais regretté de les voir dans ce cadre.

A.B.
229391

Animal

Le Centre Pompidou consacre, depuis le 10 mars et jusqu’au 19 juillet 2010, une exposition au peintre britannique Lucian Freud.
Visiter l’exposition permet en réalité d’entrer dans l’atelier de l’artiste: au fil des peintures de ses amis, de sa famille ou du lieu lui-même, et des citations de l’artiste expliquant l’organisations des quatre différentes sections de l’expo, on nous donne des clés pour comprendre Freud et son travail.
Une cinquantaine de grandes peintures, mais aussi des œuvres graphiques et des documents photographiques qui nous enferment dans cet espace intime, personnage à par entière dans la démarche créative de l’artiste. L’atelier est omniprésent dans ces représentations de modèles vivant, la scrutation interminable des corps par le peintre l’amenant aussi à ressentir la présence de ce qui les entoure. Ainsi, ce lieu créé l’ambiance des tableaux.
Être face à ces tableaux permet de voir la qualité de sa peinture, la texture épaisse, à la fois précise et expressive. Les peintures et dessins de son jardin vu par une fenêtre de l’atelier, par exemple sont impressionnantes, les minuscules touches de peinture laissant deviner le temps passé sur chaque œuvre, la concentration requise, pour en arriver à un réalisme proche de la perfection.
Chacun des nus nous montre une certaine violence picturale, de par le réalisme des corps mais aussi l’intensité des regards: ces peintures sont le résultat de longues séances de pause, et la souffrance qui se lit dans les yeux des modèles nous laisse voir leur lassitude et leur ennui. C’est comme si Freud avait saisit ces gens au moment où la fatigue avait fait tomber toutes leurs barrières: en plus de leur nudité, même leurs regards ne « jouent » plus. On nous montre alors sans retenue ce qui devrait être caché, une pure vérité; par ces images crues Freud nous montre l’animalité de ces personnes. Le résultat est complètement saisissant. On n’y voit pas la représentation des modèles, mais le ressenti de l’artiste passant des heures face à eux.
C’est une exposition passionnante et intime, où chaque œuvre est assez profonde et riche pour qu’on s’y arrête longuement, et d'où je suis ressortie en ayant l'impression d'avoir appris. C'est ce qu'une exposition peut m'apporter de mieux: de l'inspiration.



A.B.
229391

dimanche 9 mai 2010

Exposition de Shai Kremer

La galerie Les filles du calvaire présente la première exposition personnelle en France de Shai Kremer. C’est avec une certaine distance que l’artiste nous invite à découvrir sa série photographique « Infected Landscape ». Aucune violence n’est montrée. Il nous laisse découvrir l’impact de l’armée sur le paysage israëlien. En effet, l’armée crée des villes fictives qu’elle utilise comme zone d’entrainement militaire. Ce sont ces mêmes villes qui engendrent la destruction, omniprésente dans l’oeuvre de l’artiste. Shai Kremer rend bien compte de ce paradoxe.

La deuxième série « Fallen Empires » nous montre comment l’histoire, les hommes, les guerres, les civilisations peuvent laisser des traces indélébiles sur le paysage et sans nul doute sur la société.

L’image d’Israël qui nous ai donné à voir est loin de l’image véhiculé par les médias c’est pourquoi je vous invite à découvrir cet artiste.


Marine Commont
N°245966

samedi 1 mai 2010

Mona Hatoum

Mona Hatoum
13 mars-24 avril 2010
Paris 3e. Galerie Chantal Crousel

Mona Hatoum
Impenetrable2009
Acier vernis noir, fils barbelésBlack
finished steel, fishing wire
300 x 300 x 300 cm
La semain dernière, j'ai visité un xposition d'artiste libanaise Mona Hatoum (née à Beyrouth en 1952) qui expose quelques-uns de ses derniers travaux à la galerie Chantal Crousel à Paris, soit six œuvres/installations.
Mona Hatoum nous convie, à la galerie Chantal Crousel, dans un univers intime cousu de violence et de fragilité. Ses œuvres racontent avec poésie une guerre effrayante. En détournant les objets du quotidien de leurs fonctionnalités, elle nous amène vers d'inhabituelles associations et nous met face à l'étrangeté du familier.
Les œuvres de Mona Hatoum ont le goût d'un poème amer qui nous entraîne sur les chemins de sa mémoire. Artiste libano-palestinienne, elle puise son inspiration dans les résidus d'une guerre indélébile et dans le souvenir d'un bonheur perdu dans l'exil. Que reste-t-il de Beyrouth après les bombardements, quelle image émerge après tout ce temps? Witness, une statue de porcelaine amputée et criblée de balles, martyrisée à son tour. Réplique de celle trônant place des Martyrs à Beyrouth, le temps a effacé son rôle original de commémoration des morts de 1916, elle est devenue aujourd'hui un témoin de la guerre civile.
Dans cette cartographie impossible de la souffrance et du souvenir 3D Cities se compose des cartes de trois villes meurtries: Beyrouth, Bagdad et Kaboul. Le papier entaillé en cratères et éruptions incarne ces villes bombardées puis reconstruites. Il témoigne en trois dimensions de la complexité de la vie qui continue de fourmiller dans les décombres.

Mona Hatoum
3-D Cities (detail)2008
Cartes imprimés, boisPrinted maps, wood
78 x 362 x 180 cm

Le travail de Mona Hatoum nous place dans une tension continuelle: entre la destruction et la construction, la vie et la mort, l'enfermement et la protection. Ces contradictions s'affrontent en puissance dans la pièce centrale de l'exposition: Impénétrable. Un cube aérien, éthéré et léger de 3 mètres de côté flotte comme un fantôme massif. Il semble d'abord si fragile qu'un coup de vent le détruirait. Mais sa délicate apparence se révèle être un paysage de tiges rigides de barbelés. Il nous renvoie au symbole terrifiant de la guerre: est-ce une arme ou un bouclier? Va-t-il blesser ou protéger? L'émerveillement et le pouvoir magique de cette œuvre neutralisent un instant la peur qu'incarne cette forme.
Cette exposition est un oxymore où le familier et l'étranger s'enchevêtrent, la peur cohabite avec le merveilleux, le danger avec la fragilité. Comme chaque naissance qui se passe dans la douleur, le travail de Mona Hatoum laisse germer l'espoir de la renaissance après la destruction.




LEE Danbee (248264)

GUTAI


G U T A I
http://www.GUTAI.COM

J'ai posté un artist qui est un membres fondateurs de Gutaialors, cette fois je présent le group GUTAI.


Kazuo Shiraga - Flêches 1957 -


Gutai (Août 1954 - Mars 1972) est un mouvement artistique d'avant-garde japonais.Gutai est l'un des plus importants mouvements fondateurs de l'art contemporain mondial. Révélé en France et en Europe par Michel Tapié, son influence sur l'art nord-américain et européen reste sous-estimée. Le terme vient de gu, instrument et tai, corps, son adverbe gutaiteki, concret, incarnation, qui s'oppose donc à l'abstrait, c'est-à-dire à l'art abstrait.

le fondateur est Jiro Yoshihara, né en 1905 à Ōsaka, peut être considéré comme le fondateur et le théoricien du mouvement.
En effet, celui-ci en a eu la vocation lorsqu’un jour, il regardait les calligraphies du moine zen Nantenbō peu avant 1954. Il disait : « J’ai été vivement surpris et aussitôt conquis par ces calligraphies grandioses, cernées des éclaboussures noires, jaillies du pinceau! Ce qui m’a saisi alors, c’était moins l’intérêt de ces œuvres en tant que calligraphie, que le fait d’y découvrir quelque chose, disons, de l’ordre de la création, de la forme de peinture que nous cherchons, de l’ordre de ce que les artistes tentent de trouver, et ce qui les fait souffrir […] Qu’on l’exprime au moyen de signes écrits ou de la peinture revient au même, ça ne change rien au fond […] C’est ce que j’ai réalisé d’un seul coup, quand j’ai eu ces œuvres sous les yeux. »
Cependant, il déclare : « Je suis un maître qui n'a rien à vous apprendre, mais je vais créer un climat optimum pour la création. »

Il est pourtant déjà un artiste reconnu de cinquante ans alors que tous les autres ont entre vingt et trente-cinq ans.Ce mouvement prend sa source non pas à Tōkyō mais dans le Kansai, région pourtant réputée plus traditionaliste.

le mouvement a pense importance du Importance du matériau ; œuvres in situ ; rôle dévolu au corps de l'artiste ; performances et gestualité picturale sont (re)découverts par le mouvement Gutai. C'est souvent, mais pas toujours, un art éphémère qui ne laisse de traces que par la photographie.

C'est la liberté et la créativité après la chape de plomb de la dictature militaire puis du traumatisme de la défaite de 1945.
Gutai tire ses origines de l'abstraction, du surréalisme, du mouvement Dada. Il inspire l'Action Painting de Jackson Pollock et de façon plus lointaine le mouvement français Supports/Surfaces. Il a été une révolution au Japon, comme le Dadaïsme en Europe.
« Gutaï est un groupe d'individus qui s'empare de toutes les techniques et matières possibles, sans se limiter aux deux et aux trois dimensions ils emploient du liquide du solide, du gaz ou encore du son, de l'électricité. » (citation de Motonaga)

Formellement, Gutai naît au début de 1955 sous l'impulsion de Yoshihara qui publie dans une revue le Manifeste Gutai en 1956. Des expositions de groupe sont organisées. Michel Tapié, théoricien et critique d’art, rencontre alors Gutaï en 1958. Celui-ci n’exécute alors plus que des peintures sur toile. Cela a suscité beaucoup de critiques dénonçant la perte d’originalité des débuts du mouvement. Cependant, le groupe a commencé à devenir plus connu dans le monde depuis cette rencontre. Cela s’explique par le fait que les œuvres du Gutaï avaient besoin de photos, de vidéos, de témoins pour voir les actes des artistes car leurs œuvres étaient indéfinissables, c’est-à-dire ni vraiment des peintures, ni vraiment des sculptures. Or, avec la peinture, on peut tout de même observer les traces des actes des auteurs. De plus, les tableaux sont plus facilement transportables et exposables. Dans les années 1960 le mouvement continue mais se disperse en 1972, à la mort de Yoshihara.
Une minorité seulement des membres de Gutai continuera alors une activité artistique.
Jeux de mains - Exposition 1958 -

LEE Danbee (248264)


vendredi 30 avril 2010

HEY !


HEY ! est le nouveau bébé de Ankama Editions (voir article précédent)

C'est un mook trimestriel (mot valise : book + magazine) de 144 page en papier glacé sans aucune pub et bilingue anglais/français et il coûte 17.90 euro mais les vaut largement. Le premier numéro est sorti le 18 mars 2010. Je n'ai pu me le procurer qu'à la Ankama Convention #5 à Paris ces 17 et 18 avril 2010.


L'édito est signé de Julien & Anne, ce sont eux les instigateurs du projet. Ils sont à la tête d'une équipe de véritables passionnés : journalistes, peintre, graphiste, musiciens, tatoueur...

Dans leur magazine, ils écrivent donc sur ce dont on ne parle pas en France et pour être franche, ça me manquait. J'avais quelques livres, du weirdo deluxe, des BD de Debeurme, de Crumb. Mon refuge c'était l'Abum où je pouvais trouver des livres et des revues étrangères sur la pop cultur ou les art toys... mais nous savons tous que le livre est voué à sombrer dans les abîmes du temps et puis merde, la France des vieux cons faut que ça finisse un jour. Alors que là, une revue, qui va sortir régulièrement et nous parler de la vraie actualité de l'art d'aujourd'hui (c'est vrai, Messager, Boltanski, Orlan je m'en fout !) c'est un cadeau tombé du ciel.

Parlons franchement : cette revue est si riche que je n'ai pas eu le temps de la terminer. J'ai cependant directement sauté sur l'interview de Ludovic Debeurme, un peintre et dessinateur, auteur entre autre de Ludologie et Le Grand Autre doublé d'un excellent guitariste. L'interview, comme tout le reste de la revue, est doublée d'une version en anglais et la qualité des reproduction est telle qu'on croirait presque pouvoir toucher le grain du papierou faire baver le crayon avec ses grosse mains grasses pleines de doigts.
On y parle également d'artistes de tout bord comme par exemple Steph Cop sculpte habilement des fétiches en bois à la tronçonneuse. Pour illustrer cet article en double page, une photographie fidèle de l'une des œuvres de face et de dos laissant au spectateur la liberté (relative puisqu'une image ne remplacera jamais l'objet réel) d'apprécier le travail jusqu'aux petits détails. Il y a aussi l'histoire de "l'art du paño", un art carcéral mexicain apparu dans les années 40. Des détenus illettrés privés de papier et de crayons ayant trouvé le moyen de communiquer avec l'extérieur ou d'avoir des monnaies d'échange en dessinant sur leurs mouchoirs.
Il est vrai qu'à première vue, si on veut vraiment être tatillon sur ce point, la revue HEY ! semble destinée à un public massivement masculin (bien que je sois une fille et que je m'en moque), suite à la visite de Yoko Fukushima dans notre cours, j'arrive à faire le parallèle avec l'article "Fil & Formes" traitant de l'art de la broderie adaptée à l'art d'aujourd'hui (j'avoue que ma remarque est sexiste :D ), des artistes comme Aurélie William-Levaux, Aya Kakeda, Lebas Delaine, Sandrine Pelletier, Cécile Jarsaillon, Isabelle Boinot, Mark Newport, Chicken, David Mecalco, Cécile Jarsaillon, Michael Roy n'utilisent ni crayon ni pinceau mais du fil et des aiguilles et le nombre d'artistes sus-cités en fait autant d'identité artistique différent, de la broderie purifiée d'Aurélie William-Levaux (Les yeux du Seigneur, 2009) aux canevas pornographiques de Chicken (Jolie Broderie, 2007) en passant par les broderies sur couverture de comics de Mark Newport (Spiderman 206, 2005)...

Voilà un avant goût certes succinct de cette revue, mais le mieux que je puisse faire est de vivement vous conseiller de vous l'acheter ou vous la faire offrir (si ce n'est que vous êtes obligés sinon je vous maraboute). Vous trouverez sur le blog de la revue (à visiter d'ailleurs !) un pdf des librairies où vous pourrez vous la procurer. Vous y trouverez également les actualités de la Revue et des bons événements à voir.

Yondas
228455

Ankama - une entreprise, des artistes

J'ai aujourd'hui décidé de parler de la société Ankama, article qui me servira par la suite d'écrire sur une toute nouvelle revue d'art de Ankama presse : HEY !


Ankama est une société française fondée en 2001 par trois amis. Elle s'est vite distinguée comme une société créatrice de jeu vidéo. Elle est la première a avoir développé un MMORPG (meuporgue pour les largués ou Massively Multiplayer Online Role Playing Games pour les gens normaux) entièrement en flash appelé Dofus qui a vu le jour en 2003 et dont la sortie officielle date de 2004. C'est là que commence véritablement l'aventure Ankama.

Des années ont passé, Ankama s'est considérablement agrandie. Elle a multiplié ses activités, non seulement dans le domaine du jeu vidéo mais aussi dans la presse, l'édition, l'animation, le web, la musique, l'événementiel, etc.

Ankama se décline désormais en différentes branches d'activités : Ankama Games, Ankama Presse, Ankama Éditions, Ankama Animations, Ankama Music, Ankama Events, Ankama Play et j'en oublie sans aucun doute.

Pourquoi parler d'Ankama dans un blog destiné à parler d'art ? Et bien parce que j'estime que sa place y est légitime : travaillent pour Ankama un nombre non négligeable de personnes ayant eu des formations artistiques plutôt poussées.
Simple exemple : Maliki, auteur de bande dessinée du même nom édité chez Ankama éditions et character designer sur le jeu et la série Wakfu a obtenu sa licence d'Arts Plastiques à... paris 8 ! et a terminé sa formation aux gobelins ou encore Benoit Laigle (Ben Pirate) qui est responsable du pôle graphiste sur le jeu Wakfu, il a fait Arts Appliqués et d'Expressions Plastique à l'ESAAT à Roubaix puis Atelier BD de l'académie des Beaux-Arts de Tournai.
On retrouve un grand nombre de ces jeunes artistes (moyenne d'âge 30 ans, tous nés entre 1975 et 1984) dans un livre de Ankama éditions : How To Art où l'ont peut apprécier leur travail sur l'univers de Dofus et Wakfu, des conseils, mais aussi un grand nombre de leurs créations personnelles qui sont parfois à des miles de ce que leur métier exige d'eux. C'est probablement la qualité du casting qui fait d'Ankama autre chose qu'une simple entreprise qui produit de l'image ayant pour vocation de faire cracher du flouze aux parents des petits enfants.

Je pense qu'un article est trop court pour exprimer selon moi le rôle d'Ankama dans la vie et la carrière de beaucoup de jeunes artistes résidant en France, mais je vais essayer de faire court et précis.

Bien que les activités de Ankama Games soient conspuées par une grande majorité des gens de ma génération (et ne parlons pas des viocs), je pense qu'il faut accepter cette forme de professionnalisation de l'artiste. Ankama prouve qu'être artiste aujourd'hui ne veut pas forcément signifier être un vieux barbu tâché de peinture qui s'extasie devant un gribouillage dégoulinant de peinture à l'huile au fond d'une cave mal éclairée et mal aérée mais qu'un artiste peut être considéré comme artiste même s'il va au travail tous les matins, qu'il rentre le soir après 8h de labeur et qu'il touche un vrai salaire à chaque fin de mois ainsi que des RTT. Par ailleurs, il n'y a chez Ankama, et le livre How To Art en est un bel exemple, pas la volonté de soumettre l'artiste au joug d'une charte graphique. Elle semble donner la chance à chacun de continuer d'exprimer leur identité graphique et aussi la chance d'être connu et reconnu par le public.
Dans un cours sur l'art dans le jeu vidéo, nous avions émis le problème du jeu vidéo comme art, de comment considérer le jeu vidéo comme une œuvre d'art si on ne peut pas y localiser une patte, ni y reconnaitre un auteur ? Qui peut me nommer un level designer de chez Blizzard ? Idem chez Ubisoft ? Par contre, des "artistes" d'Ankama, je le peux et pas qu'un seul, nous avons tous très facilement accès aux noms et aux œuvres de chacun d'entre eux. Et je pense sincèrement que la différence est là.

Yondas
228455

Willy Ronis à la Monnaie de Paris


Lors d'une interview à France culture de 2009 diffusée dans l'exposition à l'Hôtel de la Monnaie de Paris ,on entend un Willy Ronis de 99 ans parfaitement alerte qui verrait bien pour ses cent ans une belle exposition de l'oeuvre de sa vie.


Cette exposition posthume (puisqu'il est décédera juste avant ) est donc en quelque sorte celle qu'il aurait aimé faire. Née en 1910 , il a traversé le siècle avec son appareil "vibrant" des clichés qu'il pouvait "voler" en dehors du temps accordé à son travail de photo-reportaire.

A quatre vingt dix neuf ans il est un homme simple ,loin des tambours et des trompettes ,il est heureux simplement d'avoir fait quelques bonnes photos.


Cette sélection de clichés dont certains méconnus est intitulée "poétique de l'engagement ". On trouve quelques photos d'ouvriers en grève ,il est question par moment de la déshumanisation de la société. Rappelons que lui même était au parti communiste et adepte de l'autre utopie de son temps , l'humanisme qui ce reflète dans les thèmes abordés dans ses photographies : l'homme de la rue , l'homme du travail,plus particulièrement l'homme démuni ainsi qu'une série de nus féminin et de photos de famille prises lors de "repos dominicale".


On est attiré par quelque chose d'aérien, de tendre envers les sujets; les compositions sont construites de manière très harmonieuses et ces "tranches de vie ordinaire" comme il les nommaient ont quelques choses de plus intemporelle et poétique finalement, que l'ordinaire.Ces instants suspendus ,volés au temps recèlent une mélodie qui touche dans l'immédiat. il y a bien souvent dans ces photos une incongruité qui renversent les choses et nous plonge dans l'imaginaire. Une belle exposition.


Willy Ronis - une poétique de l'engagelent

du 16 Avril au 22 Août à la Monnaie de Paris.

5 euros pour les étudiants.



Rosane 249901

(Licence 3)

Yoko Fukushima




Vendredi 26 mars 2010, heure 15h00 , nous recevons enfin une artiste femme dans notre cours -encore si ce détail a une importance, nous verrons cela plus tard-.

Yoko Fukushima est une artiste japonaise d'une trentaine d'année. Son travail très pertinent, est intéressant pour plusieurs raisons : outre la qualité plastique de ses oeuvres , la richesse, la diversité des médiums employés (coutures,broderie,

dessins,installations,vidéo) il suscite des questionnement de différents ordres , parfois au delà de l'oeuvre elle même.


La plus part des oeuvres de Yoko Fukushima ont comme support d'expression le corps et cultivent l'ambiguïté. Des poissons morts brodés de petites perles délicates(qui n'est pas sans rappeler "les pensionnaires " de Annette Messager ).Une culotte en dentelle tâchée de perles rouges de sang.Des forme sobre,organique,une fragilité apparente qui dissimule une violence contenue. On peut mettre cela en relation la pratique du bondage (photographies d'Araki) ou de façon plus générale la mentalité de la culture japonaise ..


Avec cette tâche de sang "cristallisée", l'artiste semble magnifier un tabou du corps féminin(les menstruations). Elle le dédramatise , rend séduisant ce qui suscite habituellement le dégoût , ouvre une dimension poétique. Au de la de la simple provocation, l'artiste nous raconte la peur de la perte de ses petits bouts de corps (sang, cheveu, ongles, peau...) , petits bouts de soi qu'elle s'entête à conserver méticuleusement dans des bocaux comme des petits fétiches ,que ce soit ses larmes ou ses ongles, à moins qu'elle ne fige la chute de ses cheveux en les brodant sur sa chemise ou ne les range dans une valisette. Une façon comme une autre d'interférer le processus du cycle de la vie. Peut on voire cela comme une forme d'auto-portrait ,un auto-portrait pas d'une personne mais d'une femme?Est ce de l'art "féminin" ?Tout artiste identifiée comme une femme fait elle de l'art "féminin"? Ce terme a t' il une réel légitimité?C'est cette même problématique que suscitait l'exposition semi-permanente "elle@centre Pompidou" à Beaubourg. Le sujet du corps dans son intimité est il l'apanache des femmes?Il y a t-il des artistes hommes qui parlent de leurs propres corps?Si il existe bon nombre d'artiste homme utilisant le corps comme sujet ou support ,(modifications corporels ,questions identitaires ...) ces oeuvres ont des valeurs universelles puisquelles traitent de l'identité del'"humanité" et pas de l'identité masculine...Il y a bien une exposition que j'ai perçu comme de l'art "masculin" même si elle n'était pas présentée comme telle , celle de Philippe Perrin à la Maison de la photographie.L'artiste s'y invente une légende "noire et dorée " ,se mettant tour à tour comme un célèbre gangster. comme pour tourner en dérision les attributs du stéréotype du "mâle" occidentale" : flingue énorme , couteaux géant ,sculpture de bagouse à échelle 3000 , balles alignées comme des phallus (analogie plus qu'évidente) , accessoire d'une pseudo puissance virile. Mais tout à coup "art masculin" sonne très décridibilisant . De plus dire qu'il y ait un art "féminin " sous entant l'existence d'une communauté de femme qui travaillerait "à part" ,sans homme ce qui est quand même loin de la réalité . Vaste question à poursuivre..


Partie du japon il y a 13 ans par manque de libertés créatrices liés aux nombreux tabous du corps ,Yoko Fukushima y a suivit une formation de designer textile dont elle tient son savoir faire technique avant de vivre en France ,le pays des surréalistes, pour étudier aux Beaux arts de Versailles. A ce jours l'artiste a participé à de nombreuse expositions collectives mais n'en n'est qu'a sa première exposition individuelle. Elle ne vit pas de sa production artistique mais de "petits boulots" (j'ai cru comprendre qu'elle travaillait comme brodeuse dans un atelier...sympa le "petit boulot") mais dit ne pas tenir à en faire une source de revenue.


Même si j'ai du être très attentive pour cerner tout ce qu'elle disait , c'était assez plaisant de ne constater qu'un artiste peut réussir à exposer (ce qui entraîne toutes les démarches à faire pour y parvenir ) même s'il n'a pas le talent d'un oracle (ou d'un très bon vendeur de chaussette) Son comportement était en adéquation avec son oeuvre, une Jean François Boclé femelle n'aurait certainement pas fonctionner.



Rosane 249901

(licence 3)



ENTRISME

Entrisme est un magazine alternatif de jeunes gens regroupant divers activités culturelles (musiques, littérature ,mode etc..) . La présentation sur leur site http://entrisme.free.fr/, sorte de manifeste, le dit très justement : "l’enjeu est ici d’affirmer un ton différent, décalé, en rupture avec les formes consensuelles ou démagogiques en vigueur ."
Cette mouvance n'a d'autre ambition que de rayer le passé de la surface de la planète pour s'y faire une place de premier choix. En infiltrant toutes les strates du monde culturel pour le dépoussiérer et faire valoir l'éclectisme d'une jeunesse inspiré par et pour le présent. C'est dans cet esprit du ici et maintenant que se déploie toute une créativité radicale qui tiendrait une place qui se veux très sérieuse tout en n'oubliant pas son aspect dérisoire.

Ainsi chaque rubrique est précédée par une citation en gras de ses créateurs, laquelle pose un défi au sentencieux. On trouve dans ce magazine par exemple, l'esprit du D.I.Y. (do it yourself), bricolage, récup'... des textes tranchants expérimentaux, des photos comme cette série "mode" ou certains modèles montre leurs sexes comme pour se moquer d'une tendance pseudo porno-chic . Des récits d'expériences, de recherches. Des théories aléatoires avec graphique, des interviews. Des histoires de geek . Des trouvailles comme ces retransmissions littérales d'une répétition et du fascinant jeu télévisé motus. Ce magazine est un joyeux bordel foutraque aux idées foisonnantes, lesquels partent d'un sans gène, d'une provocation de l'honnêteté sans peur et sans reproche, de cette gaieté mouvante qui s'écrirait dans le bruit et la fureur; " après nous le déluge".

Entrisme organise également des concerts "sauvages" dans des lieux inadaptés (caves, loft..). Depuis peu, le groupe fait dans l'évenementiel en tant que partenaire de soirées déjà existante ou de festivale(Flash Cocotte ,Scandale! ,Make Some Noize..- je ne vais pas trop paraphraser, je ne me suis rendu à aucune -) .

Le magazine est disponible GRATUITEMENT à la la librairie agnes b.(où le dernier numeros a été crée en résidence dans la galerie) . Il n'en n'existe que quatre à ce jours , TOUS TÉLÉCHARGEABLE EN INTÉGRALITÉ sur le site http://entrisme.free.fr.

C'est gratuit ,c'est subversif et souvent drôle mais intelligent . Alors pas d'excuse.

Rosane 249901 (licence 3)

Hayao Miyazaki




Hayao Miyazaki est un grand monsieur, un monument même de l'animation japonaise et même de l'animation en règle général.
Les thèmes abordés sont l'humanité, la nature, l'écologie et la technologie.
Ces thèmes qui sont très présent dans la culture japonaise sont donc repris dans tous ces films, mais ces thèmes sont bien sur également des thèmes universels.
Ce qui est pour beaucoup selon moi dans le succès planétaire de ces films mais également des excellentes critiques de la presse mondiale en générale mais pas seulement.


L'enfance également est un thème omniprésent car il ne faut pas oublier que le studio Gibli dont Hayao Miyazaki est le cofondateur est un peu l'équivalent de ce qu'était Disney il y a quelques années encore au Japon et que donc le public type est tout de même l'enfant.
Cependant la puissance des thèmes et le non manichéisme de ces films dépassent le cadre du simple film pour enfant.


L'intérêt des films selon moi est aussi donc le non manichéisme du scénario et des personnages (comme dit plus haut)
L'humain est au centre de tout et souvent ce dernier se retrouve devant ses propres démons: avidité, violence,... Mais c'est l'humain dans sa complexité et avec ses défauts qui est peint chez Miyazaki et il n'est jamais caricaturé à outrances avec le schéma classique héros pur qui veut sauvé le monde face au méchant qui veut le détruire.

Tout est nuancé en teintes de gris, tout est subtil. "L'ennemi" est en fait souvent une facette que les gens possèdent mais qu'ils tentent d'éradiquer ou d'effacer cristalliser à travers un personnage.
Et c'est justement a travers un combat contre lui même et contre les difficultés de la vie que le "héros" se bat.

Et bien sur la réalisation n'est pas en reste, les décors sont magnifiques (de véritable tableaux peints) et l'animation est sublime où la technique "old school" cotoie l'animation numérique actuelle pour un résultat toujours impressionnant.
Mais jamais la technique est la pour faire de la technique, de "l'esbroufe".
La réalisation reste au service du film pour le meilleur et rien que le meilleur.
Et que dire des musiques dignes des plus grands compositeurs de films qui accompagnent le film?
Rien, il faut juste se taire, s'installer, écouter et bien sur regarder.






JG

C'est la vie ! Vanités de Caravage à Damien Hirst (Musée Maillol)


Je reviens du musée et qu'un mot à dire (ou 3, si vous l'entendez ainsi) : OMG (Oh My God)

Ceci n'est pas un OMG d'émerveillement, mais plutôt un OMG du style WTF (What The Fuck) tant cette expo que j'ai si longtemps attendue - si longtemps espérée, quand je me retrouvais sous des montagnes de livres traitant de la vanité à travers les siècles (soit 2 livres peu lourds - quand mon professeur de physique me disait que je prenais les taupinières pour des montagnes il avait dans ce cas précis bien raison) et que je n'y trouvais, de page en page, que frustration et désespoir - m'a laissée sur la faim (l'expo. Il faut suivre !)

Bref, on va me demander d'argumenter, donc je vais argumenter.

J'ai eu un étrange sentiment kafkaïen en me baladant dans cet espace d'exposition. Sentiment non induit par son architecture mais par cet obscur procédé d'organisation des œuvres. Je m'explique : nous arrivons dans la partie "Contemporaine" de l'expo au rez-de-chaussée (ou un poil en dessous du niveau de la Seine) où sont exposées du Basquiat, du Warhol, du Niki de Saint-Phalle, du Messager, du Hirst (beaucoup de Hirst - encore 2 ou 3 œuvres de cet artiste et on aurait presque pu croire à une expo personnelle + guest)... Bref, des gens quasiment tous morts, mais bel et bien des artistes contemporains.
Puis par un presque demi-tour rotatif chassé incliné (attention à la marche) avant gauche, on arrive dans une salle annexe titrée "cabinet de curiosités" où l'on peut voir côtoyer dans une relative harmonie des anamorphoses anonymes de XVIII-XXè s., une autre anamorphose contemporaine The Skull (P. Delvaux, 1997), des crânes académiques et des cannes en ivoire. Arrivent ensuite, ce qui semble être encore sous le joug de la thématique "cabinet de curiosité", les installations de Alberola, Rien, 1995, et des vidéos de Oursler et Canevare. A savoir le pourquoi du comment ils en sont arrivés là, cela reste un mystère.

La suite de l'expo se passe au second étage (le premier étage étant la suite et fin, mais nous ferons en dernier un tour au sous-sol pour la suite de la suite de la visite... alala la prochaine fois je louerai les services d'un sherpa) où se divise alors l'expo en deux branches à priori distinctes : "Classiques" ("Mourir à Pompéi" et "Naissance de la Vanité") et "Modernes" ("La conscience et la mort").

Alors là, nous entrons dans la quatrième dimension. Crions tous en cœur "WTF".

La visite bifurque premièrement dans la direction des "Modernes" où nous trouvons :

Picasso, Braque, Cézanne... jusque là, c'est pas trop mal... Nadar, McDermott et Mc Dough... moui ok, alors c'est de la photo on va dire que ça passe... Ernst (WTF ?), Ernest Pignon Ernest (WTF !?), Jake & Dinos, the same thing only smaller or the same size but a long way away, 2005 (WTF² !?!)... faut-il continuer ? je préfère que vous me signiez une décharge avant toute chose. Ne vous en faites pas, ya dla bonne à la fin aussi.
Bien, sortons de là, avec une tête ahurie (O_o) mais on se dit que ce ne sont que des anomalies peut-être accidentelles et que tout ira mieux après... Gag.

Quart de tour droite : la partie "Classique".
La partie classique se divise en deux thématiques : "Mourir à Pompéi" et "Naissance de la Vanité".

Mourir à Pompéi

Cette thématique débute avec une mosaïque trouvée à Pompéi et datant du Ier siècle ap. J.-C., intitulée Memento Mori, d'auteur inconnu. Puis suit l'œuvre de P. Pasqua : Crâne aux Papillons, 2006 (?!), puis trois vitrines des bijoux de Codognato, XXe siècle - avec des noms célèbres des amateurs du genre - Annunzio, Vosconti, Onassis, Elton John (la classe)... En face des dites vitrines un accrochage semblé organisé par la Sainte mère Tombola où s'alternent œuvres (peintures et photo) de S. Renard de Saint André, Vanitas, 1650 ; C. Sherman, Untilted, 1992 ; L. Maradori, Cupidon endormi, XVIIe siècle. Et pour couronner le tout, dans une petite pièce au fond, un théâtre d'ombres de Boltanski.
Ah oui, j'oubliais : un autre Hirst.

Naissance de la Vanité

La naissance de la Vanité concerne véritablement la Renaissance. Hors de l'imagerie profane des pays bas - dit "âge d'or Hollandais" ou "siècle d'or néerlandais" (en majorité sous forme de natures mortes), la Vanité prend place dans les œuvres à thématique religieuse comme symbole de la pénitence ou de la méditation et accompagne inéluctablement Madeleine, Saint François ou Saint Jérôme. Avec soulagement, il y a dans cette place Saint François en méditation, Caravage, 1602 (le coquin de Caravage sait se faire prier j'ai eu peur que Caravage soit en fait un pseudonyme de Hirst ! "Vanités, de Hirst à Hirst" ça le faisait pas) ; Saint Jérôme en méditation, P. Paolini, 1629... Et là, c'est le drame : perfidement embusqué entre un Caravage et un Paolini, Skull de S. Levine, 2007 et plus loin encore, une impression de déjà vu, Migraine de... Jake & Dinos, 2004 !

Titubant hors de la vue de ce blasphème, descendons un étage pour voir la suite et fin de l'expo (mais pas la fin pour nous, vous suivez ?)... alors heu... c'était quoi déjà ? Alors je crois... que c'était... art contemporain. Effectivement, en fait si je me souviens bien il y a pour commencer le RDC contemporain, le 2ième étage classique et moderne, puis le 1er contemporain. Voilà, nous y sommes ! "Être ou ne pas être photographié" bon alors, photo, photo, tiens bijou c'est original, photo, peinture, photo, sculpture et... photo.

Bien, bien, bien, intéressant tout çà ! Maintenant, descendons au sous-sol pour voir "la plus grande vanité du monde", The Vanitas Record de Koen Theys, une vidéo de 33.37 minutes en boucle, de 2005. C'est une vidéo reprenant le thème des vanités en nature mortes avec la symbolique principale du temps : amoncellement de livres (les connaissances), d'horloges analogiques ou à aiguilles (le temps), de bougies éteintes et de fumée (le temps et la mort en action), d'escargots (lenteur et temps - CF l'artiste), de crânes humains et d'étoffes (peut-être par soucis esthétique mais aussi un attribut de Saint-Jérôme). Niveau bande son, cette vidéo est qualifiée de "silencieuse", on entend les montres faire tic-tac, les escargots faire des bulles de bave, le coq chanter le jour, les chiens hurler la nuit, le plancher grincer. Le tout entrecoupé de deux interviews de l'artiste concernant son œuvre : les questionneurs semblent surtout intrigués par les escargots (ah les journalistes, ça s'étonne de tout sauf du plus important)... A la fin de la vidéo, la scène change : photographes et caméramans à la pelle sous fond d'un colloc' où les voix des experts et autres mondains de l'Art s'entremêlent dans des phrases quasi-identiques et où l'on n'apprend pas grand chose sur l'œuvre elle-même (bonjour, c'est beau, c'est un record, les livres, les escargots, les crânes, au revoir et merci) et puis des applaudissements à en perdre sa modestie.

Je pense en fait que cette œuvre de Koen Theys est la plus sensée, celle qui parle le mieux de ce qu'est la vraie Vanité. On pourra certes faire raconter la même chose au Saint Jérôme de Paolini mais l'organisation de cette expo étant si illogique qu'elle interfère avec le sens de toutes ces œuvres. L'exposition "C'est la vie" n'est-elle pas d'ailleurs elle-même vanité ? Dans le sens où ce travail et la bonne volonté des collectionneurs à travers le monde pour créer cet heureux événement ont été vains...

Alors puisque le temps nous est cher, avant que nous ne pourrissions, avant que les vers ne se repaissent de notre chair et que nos yeux nous tombent hors des orbites, vous pouvez outre-passer la visite (qui est une perte de temps, je le précise au cas où ça ne soit pas compris) et acheter le catalogue qui est, pour une fois, bien mieux que l'exposition. Et oui, petits veinards ! Pour seulement 38euro (attention 5% de remise en vente sur place c'est une affaire en or !) + 9 euro pour payer le droit d'entrée à la boutique qui se trouve au-delà du tourniquet sagement gardé par un viril vigile d'1 mètre 65, vous pourrez consulter des reproductions miniatures d'œuvres rangées correctement dans les catégories "classique", "moderne" et "contemporain" et en plus dans l'ordre chronologique ! Et en cadeau, 80% d'œuvres qui ne seront pas montrées dans l'expo et que vous ne verrez probablement jamais en vrai donc faites pas chier, merde !


Yondas
228455

Beat Takeshi Kitano




D'entrée des mots me viennent à l'esprit : spontanéité, folie créatrice, chaos organisé, éclectisme, esprit de l'enfance.
Notre regard est plongé dans un univers fantasmagorique et métaphorique.
Mais c'est surtout l'inattendue qui frappe durant ce voyage, Takeshi Kitano surprend.

Voulez vous connaitre les raisons de la mort des dinosaures? Ou les plans top secret de l'armée japonaise ou savoir comment un condamné à mort peut miraculeusement échapper à son destin? Takeshi Kitano nous livre ces secrets.

L' Art est ici utilisé sans complexes et sans prétention apparente.
Une impression de jovialité et de "bonheur en couleurs" se dégagent.
Des peintures cotoient des installations(souvent intéractives),ainsi que des maquettes et aussi son "théâtre" personnel qui propose des extraits de ces émissions à la télévisions japonaise.
L'enfant est quand à lui définitivement chez lui ici puisque des ateliers de dessins notamment lui sont dédié.

La fondation Cartier présente donc ce personnage hors normes et touche à tout (cinéaste, acteur, animateur d'émissions téléviséees, comique, peintre, écrivain) qu'est Takeshi Kitano.
Ou plus précisement nous invite à voyager dans l'esprit de cette homme comme nous le laisse suggérer sa statue présente comme pour nous souhaiter bon voyage.






JG

Exposition- This is the end

Galerie Issue 38, rue Quincampoix 75004 paris du 23/04/2010 au 01/06/2010









Dans le cadre de l’exposition This is the End, il y a les installations et illustrations du graphiste Sébastien Féraut (alias Niark1).
Niark1, de son vrai nom Sebastien Feraut, est de ces graphistes aux champs d’investigation multiples et qui, de fait sont sur tous les fronts. Tant mieux, nous en demandons toujours davantage. Niark1 est un artiste de renom et cela se conçoit aisément.

Son style se traduit par un détournement des codes et des valeurs, les conventions n’ont plus lieu d’être, le déjanté s’empare de tout. Les standards des différentes cultures sont réinterprétés avec toute l’audace qui lui est propre. Et cela tient toujours la route. En effet les personnages d’inspiration cartoon en sont défigurés ou plutôt transfigurés, à l’instar de l’esprit comics qui émane de son travail et auquel Niark1 ajoute une touche de burlesque.
L’espace est toujours saturé, fourmillant de bestioles diverses et variées, plus ou moins lugubres, chacun ayant son rôle dans le théâtre de son imaginaire. Pas une parcelle de la toile n’est laissée pour compte, sur chaque mm2 sera apposée sa dextérité. Dextérité d’ailleurs aussi bien manuelle que cérébrale.C’est ainsi que Niark1 sera exposé en ces lieux, à la galerie Issue.
En parallèle sera présentée l’exposition » Wooderie » des talentueux artistes lillois Amose et Eroné.

Quand la première fois j’ai vu ses l’œuvres, je suis attirée par son couleur pétillant. La forme est abstraite. Graphiste inspiré par le street art, donc les œuvres avaient l’air libre. Niak 1 donne chaque figure une souffle vital, grâce à sa création les figures sont vivantes. Les figures étrangères comme les démons, ils ont les grands yeux. Qu’est ce qu’il nous veut raconter ? Je pense que auteur veut à coup de ses œuvres pour exprimer son sentiment riche dans la vie quotidienne. Ce n’est pas facile de crée les œuvres, mais heureusement il les a fini-This is the est présenté avant tout le monde. Mais il s’agit l’autre création vient.





CAO Meng

jeudi 29 avril 2010

Exposition GAO Jie

Artiste Gao Jie né en 1979 à Xia Men, Chine , après ses études en Chine il continue ses étude en France et diplômé DNSEP. Il a fait sa exposition à Show-room, 1 sente Giraud , 93260 Les Lila.

L’œuvre de GAO Jie interroge notre vie quotidienne en inscrivant l’étrangeté au cœur de notre modernité. Ses œuvres nous donnent plein de réflexion. Les œuvres sont éloignées de notions traditionnelles de création. Les œuvres à mettre en scène une situation spécialement pour la pris de vue ou pensée.


Une silhouette courbée vers le sol et dont la tête est connectée à une prise ADSL


Un pied saillant de mur


Un adolescent sculpté dans le béton les yeux rivés sur un jeu électronique

Autre Exposition

10/2009 Exposition << A to Z >> à les lilas

1/5/2009 Festival de Poitier

7/4/2009 Musée de Beaux-arts de Rouen

03/2009 Exposé au festival international art védio et nouveau média Clemont-ferrant " Védioforme " France



CAO Meng
Licence 3