samedi 20 mars 2010

Roman Opalka, l'Artiste Romantique...

Suite à la rencontre de l'artiste Olivier Michel, le 12 mars dernier, un nom pas tout à fait inconnu m'est parvenu plusieurs fois aux oreilles; Roman Opalka.

J'ai cherché dans ma mémoire à quel moment j'avais entendu parler de cet artiste, quand tout à coup je me suis souvenue d'une recherche que j'avais fait quelques années plus tôt.

Mars 2009, Visite de Beaubourg, recherche d'un artiste vivant travaillant la couleur... Je vois Yves Klein et ses anthropométries, puis la salle spécialement consacrée au minimalisme -qui est composée d'une multitude de monochromes blancs. Puis je vois cette toile; blanche avec d'autres traces blanches plus claires encore (comme une nuée d'abeilles en contre jour); je suis intriguée je me rapproche et je discerne une suite de chiffres...
Je ne comprends pas, je suis désorientée, pourquoi ce monochrome ci est-il recouvert de chiffres?
Ni une ni deux je vais demander au gardien l'histoire de cette toile. Celui ci n'en sachant pas plus que moi me renvoi au salon des visiteurs, ceux ci me renvoient à la bibliothèque Une fois à la bibliothèque je trouve un livre dessus et me mets à lire. L'histoire est simple; monsieur Opalka ne fait rien d'autre que de nous signifier que le temps passe! Chose encore plus intéressante, je découvre que celui ci n'a pas fait que peindre des toiles blanches et écrire cette suite de chiffres en blanc par dessus. Non, au tout début ses toiles étaient noirs puis au fur et à mesure qu'il terminait une toile, la suivante s'éclaircissait. Peut être y a t-il un rapport avec la couleur des ses cheveux, qui s'éclaircissent avec le temps ou bien est ce l'allégorie de son esprit...

Mais cette suite de chiffre quand a t-elle commencé?
La rumeur, ou la légende, veut que ce soit suite à un rendez vous avec sa femme, au commencement de leur relation, qu'il eu cette idée. Il se mit à compter chaque seconde d'attente, ou chaque minutes, (les secondes c'est plus romantique). Depuis ce moment il n'eut de cesse chaque jour à s'enregistrer vocalement et de peindre cette suite de chiffre sur ses toiles. De plus chacune de ses séances de « peinture » est illustrée d'une photographie de lui au format portrait, égale à ceux des photomatons.
Il nous donne donc à voir le temps qui passe aussi bien à travers la couleur de sa toile que par la suite infinie de chiffres ou encore l'évolution de son corps.
Après ca je retourne devant la toile et effectivement une fois l'histoire connue, le sens coule de source. L'énigme est levée. La couleur prend un nouveau sens; spirituel et philosophique et non plus seulement esthétique.

« Je voulais manifester le temps, son changement dans la durée, celui que montre la nature, mais d'une manière propre à l'homme, sujet conscient de sa présence définie par la mort: émotion de la vie dans la durée irréversible. » R. Opalka


Informations à propos de Roman Opalka:
Roman Opalka est né en 1931 à Hocquincourt, de parents polonais. Il est diplômé de l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Il est professeur d'Art à la Maison de la culture de Varsovie (1958-1960). Roman Opalka comme l'a expliqué Michel Olivier est un artiste très protocolaire. Son « œuvre de vie » à commencé en 1965 et continue encore aujourd'hui. Ses toiles commencèrent à éclaircirent à partir de 1972 lorsqu'il atteignit le million (à chacune de ses nouvelles toiles il rajoute 1% de blanc au noir préexistant.). Pour anecdote, il peint en moyenne 380 nombres par jours.

R.Opalka 1965/1 à l'infini,
détail 3324388-3339185(1965-1982)
Peinture acrylique sur toile de coton, 196 x 135 cm


[CLR]

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