samedi 24 avril 2010

Tsuruko YAMAZAKI : Au-delà de Gutai, 1955-2009




Tsuruko YAMAZAKI

Au-delà de Gutai, 1955-2009
13 mars-30 avril 2010
Paris 3e. Galerie Almine Rech

J'ai visité l'exposition de Tsuruko YAMAZAKI en début des vacances. Je m'intéresse à des avant-gardes japonais lors que j'étude le mouvement d'avant-garde. alors j'ai l'occasion de la première exposition de Tsuruko YAMAZAKI qui est un membres fondateurs de Gutai (un mouvement artistique d'avant-garde japonais).


Il y aurait une vie après Gutai. Tsuruko Yamazaki, l'un des piliers du mouvement japonais dès 1954, en est la preuve vivante. Beyond Gutai met en regard quelques pièces «historiques» avec un panorama de ses œuvres les plus récentes. Une première en France pour l'artiste, quasiment jamais montrée en dehors du Japon. De quoi souffler, à 85 ans, des bougies de jouvence.


Cette exposition, la première de Tsuruko Yamazaki en France, présente des oeuvres récentes, faites d'étain et de toile, conçues spécialement pour cet événement, ainsi que des oeuvres de jeunesse dans lesquelles se révélait déjà l'inventivité de l'artiste. Il s'agit d'une occasion exceptionnelle de découvrir le parcours unique de Yamazaki, qui s'étend sur plus de six décennies.



Née en 1925, Tsuruko Yamazaki fut l'un des membres fondateurs de Gutai (Gutai Art Association, 1954-1972). Sous la direction peu conventionnelle de Jiro Yoshihara, ce collectif d'avant-garde a exploré des voies radicales et expérimentales, à la recherche d'un nouveau langage visuel. Yamazaki, qui a choisi l'étain pour ses qualités de réflexion, a développé au fil du temps une grande variété de styles, ce dont témoignent des oeuvres telles que :



The Cans ("Les bidons", 1955), réalisé à partir de trente bidons métalliques recouverts de peinture rose et disposés de manière aléatoire sur le sol ;



Work ("Travail/Oeuvre", 1957), qui se compose de feuilles d'étain écrasées, accrochées au mur, éclairées par des lumières colorées placées sur le sol. Présentées au cours d'une série d'expositions légendaires organisées par Gutai entre 1955 et 1957, ces oeuvres-clés dégagent toutes une sensation de scintillement : la matière, la lumière, les couleurs et les formes se combinent, créant un effet visuel et sensuel maximal.

Dans une série d'oeuvres sur toile des années 1960, Tsuruko Yamazaki a voulu recréer la force hypnotique des reflets jouant sur l'étain. Des formes géométriques et biomorphes aux couleurs vives s'entrechoquent et se superposent sur la toile, évoquant une réalité dynamique et multi-dimensionnelle. Au centre de ces expérimentations, et au-delà de ce que le critique d'art Michel Tapié a appelé la "confusion", on découvre le véritable moteur du travail de Yamazaki : sa curiosité envers la nature de la perception trans dimensionnelle, bien au-delà de la logique. Cette vision éclairante continue encore aujourd'hui d'alimenter son travail, débouchant sur des retournements inattendus et ludiques.

Les oeuvres de Yamazaki datant de la période Gutai ont déjà été présentées lors de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles : "Japon des Avant-gardes 1910-1970" au Centre Georges Pompidou en 1986, ou la Biennale de Venise en 1993 et 2009. La première rétrospective de son oeuvre fut organisée au Ashiya City Museum of Art and History, au Japon, en 2004. Pourtant, son oeuvre postérieure à la période Gutai reste méconnue au niveau international. Le terme "gutai" signifie littéralement "concret" en japonais, mais le collectif l'a utilisé pour manifester sa détermination à "créer de l'art qui prouve que nos esprits sont libres". Au-delà de Gutai, Yamazaki incarne véritablement cet esprit.


En parcourant l'exposition, c'est l'homogénéité de l'œuvre à travers son histoire. Tsuruko Yamazaki goûte toujours l'expérience Gutai et, sans forcément en faire revivre la ferveur et l'intensité dans son travail, lui adjoint une forme d'actualité. L'émotion est pourtant bien là. Dans cette légèreté, dans cette surface rieuse qui sait pourtant prendre ou qui a pris avec l'âge de l'artiste quelques sombres atours. Une émotion que l'on trouvera également dans cette abnégation à la tâche, dans ce désir de remettre toujours en question la vérité de la matière et les caprices de la couleur

LEE Danbee (248264)

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